Colloque 2011
Quelle politique aéroportuaire pour la
France après 2012 ?
Lundi 26 septembre 2011
9h - 17h
Assemblée Nationale
Salle Victor Hugo
Agenda
Conseil d’administration Assemblée Nationale
Mardi 13 septembre 2011
14h - 16h
Assemblée Nationale
Comité des régions Bruxelles
Conférence sur le paquet aéroportuaire
Mardi 5 juillet 2011 – 9h-17h
Audience à l'ACNUSA
sur la question de la gestion de l'urbanisme en zone C des PEB +
ANRU
Mercredi 14 septembre 2011 14h - 15h30
A venir
Rencontre avec l'UAF (Union des Aéroports Français)
sur l'urbanisme autour des aéroports
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Un dialogue plus difficile à Paris qu’en Province
Les Commissions Consultatives de l’Environnement (CCE)
ont été créées par décret du 21 mai 1987. Elles concernent depuis la loi portant création de l’ACNUSA
en 1999 les principaux aéroports français. La CCE est consultée sur toute question d’importance
relative aux incidences de l’exploitation sur les zones affectées par les nuisances de bruit.
Elles sont de fait le lieu privilégié d’échanges sur l’ensemble des thèmes liés
à la vie de l’aéroport et à son environnement.
Or, depuis leur création, Ville et Aéroport constate que le dialogue conduisant
aux prises de décision est plus facile pour les grands aéroports régionaux que pour les
aéroports parisiens. De nombreux dysfonctionnements existent pour les CCE de Roissy
et d’Orly si bien qu’il a fallu à plusieurs reprises, faute de réunions,
qu’un tiers des membres fasse la demande d’une CCE extraordinaire
conformément à l’article 2 de la loi ACNUSA. C’est pourquoi Ville et
Aéroport recommande comme l’ACNUSA que la présidence de la CCE soit confiée
à un Préfet de département coordonnateur comme c’est déjà le cas pour
les Commissions Consultatives d’Aide aux Riverains (CCAR)
chargées d’examiner les dossiers d’aide à l’insonorisation.
Les discussions récentes tenues dans le cadre de la Mission Roissy chargée d’élaborer
une Charte de développement durable de l’aéroport n’ont pas permis d’aboutir
sur le volet environnemental à un plan de réduction des nuisances sonores et atmosphériques.
La DGAC a proposé le projet d’une nouvelle répartition des nuisances à travers
des mesures telles que le relèvement des altitudes de survol de 300 mètres à l’atterrissage
qui va impacter à l’avenir plusieurs milliers de personnes.
De même pour la question des vols de nuit qui demeure la plus sensible, un groupe de travail
a été créé mais aucun plan de réduction des mouvements entre 22h et 6h n’a pu
être négocié avec les compagnies aériennes.
La charte du développement durable de l’aéroport de Roissy semble introuvable
alors qu’une charte vient d’être publiée pour Orly,
aéroport réglementé (couvre-feu + nombre de créneaux).
Les administrateurs de Ville et Aéroport qui représentent les principales plates-formes
de province témoignent de la qualité du dialogue entre les directions d’aéroports,
les élus et les associations de riverains en province. Les réunions de la CCE,
de son comité permanent et de la CCAR se tiennent de façon régulière et le processus
de consultation et de décision est plus rapide.
Par exemple, si l'on prend le cas de Lyon Saint-Exupéry, on observe qu'une charte
de l'environnement associée à un code de bonne conduite ont été mis en place en accord
avec les élus et les associations de riverains. Les engagements des acteurs locaux
pour l'environnement sont définis tous les cinq ans dans un document de travail,
fruit de la concertation en CCE. Un groupe de travail sur la réduction des nuisances
nocturnes a été mis en place depuis plusieurs années. De la même façon, de nouveaux
engagements actés sur la période 2009-2013 ont été présentés devant la CCE à travers
un document regroupant 47 engagements. Sur l'aide aux riverains, il a été annoncé
une insonorisation de l'ensemble des logements d'ici deux à trois ans.
Sur l'aéroport Toulouse-Blagnac, une charte de qualité de l'environnement de
l'aéroport a été signée par l'ensemble des acteurs. Celle-ci est l'aboutissement
de trois années de travail et répond à un enjeu majeur : maîtriser les nuisances
sonores et fixer les règles d'un développement durable de l'activité aéroportuaire.
L'aéroport de Toulouse-Blagnac a créé en septembre 1999 un service environnement.
La CCE a voté un certains nombre de mesures qui impactent positivement l'environnement
des populations riveraines : réglementation sur les avions les plus bruyants,
expérimentation des CDA, respect des trajectoires, refus des charters sur le cœur
de nuit, mise en place des décollages avec vent arrière et modulation du montant de la taxe
d'atterrissage en fonction du classement acoustique de l'aéronef, etc.
Le dialogue entre acteurs au sein des CCE d'Orly et de Roissy est souvent conflictuel
mais nécessaire si l'on veut prétendre appliquer sur le terrain le principe de développement
durable au transport aérien. Les élus et les associations de riverains autour de l'aéroport
de Roissy espéraient la signature d'une charte de développement durable. Espoir déçu puisque
malgré le rapport Dermagne et la Mission Roissy, le volet environnemental ne comporte pas
de mesures visant à une réduction réelle des nuisances sonores et atmosphériques.
Le blocage de la concertation génère la frustration d'une partie des acteurs,
celle-ci s'étant exprimée récemment lors de la CCE... ∇
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Ville et Aéroport poursuit le débat
Face à l'augmentation prévue du trafic aérien en Ile de France,
il est urgent de réfléchir à la desserte aérienne de la région-capitale à l'horizon 15-20 ans. Ville et Aéroport se félicite de la proposition de loi
déposée par son secrétaire général Didier Gonzales qui vise, dans le cadre du Grand Paris, à lancer le débat sur ce sujet.
Celui-ci sera largement au coeur du colloque organisé à la rentrée (26 septembre)par l'association et intitulé : quelle politique
aéroportuaire pour la France après 2012?
lors de son dernier conseil d’administration qui s’est tenu
le 21 juin à l’Assemblée Nationale, Didier Gonzales a présenté sa proposition
de loi « Desserte aérienne du Grand Paris » qu’il vient de déposer.
Celui-ci questionne : comment accueillir d’ici 15 ans en Ile-de-France
le doublement du trafic, soit plusieurs centaines de milliers de mouvements
supplémentaires, sachant que le système aéroportuaire parisien est actuellement
déséquilibré avec d’une part un aéroport doublement plafonné
(couvre-feu entre 23h30 et 6h + 200 000 mouvements par an), Orly,
et d’autre part Roissy, aéroport qui connaît un développement sans véritables contraintes environnementales.
Les élus et les associations de riverains conviennent de la saturation environnementale de Roissy.
Aéroports de Paris, par la voix de son Président, tout comme la DGAC, ont annoncé que le dispositif
actuel permettrait de tenir jusqu’en 2020-2025 mais pas au-delà.
Comment anticiper la gestion du trafic aérien en Ile-de-France ? Comment faire évoluer
le système aéroportuaire parisien actuel dont le déséquilibre conduit à une situation de blocage ?
Comment assurer un meilleur équilibre du système aéroportuaire du grand Bassin Parisien
en considérant le développement de plates-formes secondaires reliées à Orly et Roissy ?
Quelles sont les alternatives possibles de desserte aérienne du Grand Paris
(délocalisation, transfert d’activités) ?
C’est à l’Etat et au politique de prendre ses responsabilités sur ce sujet majeur.
En ce sens, la Cour des comptes, dans son rapport thématique sur les aéroports français publié
en 2008, estime que « l’Etat ne peut s’abstenir de prendre dès à présent
les dispositions préservant sa capacité d’offrir, le moment venu, un complément à Roissy CDG ».
Le rapport de la mission parlementaire présidée par le Député François-Michel Gonnot
sur l’avenir de la politique aéroportuaire (2003) faisait déjà le constat d’une
situation « explosive » en Ile de France et formulait l’hypothèse de 1,25 million
de mouvements à l’horizon 2020.
Aujourd’hui, nul ne songe à revenir sur le double plafonnement d’Orly et
dans le même temps Roissy poursuit son développement. Un récent rapport du Ministère
de l’Ecologie et du Développement durable (mai 2011) intitulé « Rapport d’approche
équilibrée de la gestion du bruit sur l’aérodrome de Paris-Charles de Gaulle » précise
que la capacité maximale actuelle de l’aéroport est de 71 millions de passagers ;
que le trafic fret a augmenté de 17% par rapport à 2009, plaçant l’aéroport en tête
des plateformes européennes pour le fret ; que Roissy a multiplié par deux son tonnage
ces dix dernières années, dynamisme qui s’explique par la présence du hub européen de FedEx.
Surtout, le rapport prévoit qu’en l’absence de nouvelles mesures environnementales le trafic
atteindra 595 000 mouvements en 2017 dont plus de 60000 vols de nuit (soit le double de vols par rapport à 2010).
En l’absence de mesures, cette augmentation du trafic va conduire à une hausse de l’énergie sonore totale,
et en particulier de l’énergie sonore de nuit : « la valeur projetée de l’IGMP en 2017 montre que le seul
renouvellement tendanciel des flottes ne suffit pas à contenir l’énergie sonore pondérée dans le temps ».
Dans la période à venir et dans la perspective des élections présidentielles de 2012, Ville et Aéroport relance
le débat autour de la politique aéroportuaire en France et notamment sur l’opportunité de délocaliser
des plateformes enclavées dans le tissu urbain (Orly) ou de transférer une partie des activités fret et charter
d’un aéroport plafonné. Il est clair que le débat sur la desserte aérienne du Grand Paris a été occulté
et qu’il convient, dès aujourd’hui, de poser l’ensemble des alternatives de desserte aérienne
possibles à l’échelle du grand Bassin Parisien. Tel sera l’un des enjeux du colloque annuel
de l’association « Quelle politique aéroportuaire pour la France après 2012 » qui se tiendra le 26
septembre prochain à l’Assemblée Nationale.
Comme le mentionne la proposition de loi Gonzales « Desserte aérienne
du Grand Paris », « le législateur doit compléter la loi du Grand Paris afin de faire face
aux enjeux de sa desserte aérienne avec comme objectif de limiter au maximum les nuisances
dans les parties urbanisées du territoire francilien et de penser autrement l’aménagement foncier de la région-capitale ». ∇
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